FAVORISER LE MOUVEMENT PAR LA CHIRURGIE

Dr Olivier ROSELLO
Chirurgien orthopédiste pédiatrique
Fondation Lenval

La chirurgie de l’enfant paralysé cérébral spastique a toujours eu plusieurs objectifs : prévenir l’apparition de déformation osseuse et articulaire, maintenir et si possible améliorer la fonction et enfin lutter contre l’apparition de douleurs. Le moyen de parvenir à ses objectifs ont évolués dans le temps. Nous pouvons les classer chronologiquement en 3 catégories : la chirurgie osseuse qui comprend essentiellement la double arthrodèse sous-talienne, les ostéotomies fémorales et acétabulaires de recentrage de hanche, les ostéotomies fémorales de dérotation ou de déflexion du genou, les arthrodèses du poignet et bien sûr les arthrodèses postérieures du rachis. La deuxième catégorie comprend la chirurgie tendineuse. Dont l’évolution naturelle a débuté par la réalisation de ténotomie, d’allongement tendineux et d’allongement aponévrotique pour redonner de l’amplitude aux articulations, et s’est poursuivi par la réalisation de transferts tendineux qui tendent à transformer une spasticité gênante en spasticité utile à la fonction. Dans cette catégorie de nouveaux transferts sont décrits régulièrement comme le transfert des ischiojambiers trans-vaste sur la paella pour lutter contre « flexed-knee gait » ou le transfert du long fibulaire dans le pied équin valgus réductible. Enfin une troisième catégorie cherche à lutter directement contre la spasticité sur le long terme. On peut diviser cette dernière en 2 catégories selon son domaine d’action. Pour une action focale sur un groupe musculaire et diminuer la spasticité on choisira des neurotomies hypersélectives bien décrites notamment pour le nerf tibial postérieur et le nerf médian. Pour réactiver un groupe musculaire nous pouvons réaliser des neurotisations. Pour une action plus générale nous pouvons choisir entre pompe à Baclofène ou rhizotomies dorsales sélectives (SDR). Chaque patient étant unique nous devons nous concentrer sur le patient dans son ensemble : physique, mental et social et cibler ensemble : patients, équipes médicales, paramédicales et chirurgicales, des objectifs précis à atteindre. Pour atteindre ces objectifs nous pouvons combiner chacune de ces techniques ce qui fait de la chirurgie de l’enfant paralysé spastique la plus riche en orthopédie pédiatrique. L’avenir devrait nous permettre la création de nouveaux réseaux d’information provenant du cortex sain et capable de stimuler directement le réseau nerveux périphériques.